L’auteur nous livre un témoignage plus proche du roman historique que du récit de vie proprement dit. Ce texte advient après trente ans d’hésitation. Face à de nombreuses autobiographies d’anciens maquisards de la guerre d’indépendance algérienne, il eut du mal à relater son itinéraire parmi le foisonnement des récits épiques sur le thème de l’héroïsme et de la bravoure. Non pas que le courage n’eut pas sa place dans l’épisode guerrier qu’a connu ce pays, mais il occultait d’autres épreuves que celle du combat dans l’adversité proprement militaire. Pendant longtemps, certaines blessures collatérales constituaient un tabou qui n’était ni audible ni lisible dans le discours édifiant.
Depuis le « hirak », les langues se sont déliées grâce à la ferveur juvénile de ceux qui n’ont connu la guerre d’indépendance que par le compte rendu de leurs parents ou grands-parents. Aujourd’hui, ils s’interrogent sur le sens de ce combat, à l’aune de la grande prédation des aînés à laquelle ils ont du faire face et font face encore, en empruntant la voie d’un autre combat, celui de la désaliénation idéologique et de la restauration de la citoyenneté.
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